• Montmartre : Le Moulin Rouge

    Le Moulin Rouge est inauguré le 6 Octobre 1889 par Joseph Oller, inventeur du PMU et fondateur de l’Olympia, et Charles Zidler. Le cabaret attire les foules dès son inauguration, séduisant les Parisiens à la recherche de l’extravagant, de l’éblouissant.
    L’atmosphère inimitable d’exaltation qui règne dans le cabaret lui doit un franc succès, et il est surnommé le "Premier Palais des Femmes". Des soirées extravagantes appelées Grandes Revues sont organisées, qui mêlent le cirque, la danse, le théâtre ; c’est la naissance du Music-Hall.

    10 juin 2011 Photo Moulin Rouge 1

    Le Moulin Rouge croît en popularité grâce au French Cancan crée par Nini Pattes-enl’Air. Celui-ci s’inspire du Quadrille, une danse inventée en 1850; huit minutes de danse à un rythme endiablé sur une musique d’Offenbach. Dans le French Cancan, les jeunes femmes lèvent la jambe en soulevant leurs jupons pour montrer leurs dessous, évoquant les danses des blanchisseuses de Montmartre.
    Très appréciée du public et donnant au Moulin Rouge un caractère unique, cette danse est parfois ressentie comme indécente.

    10 juin 2011 Photo Moulin Rouge 2

    Des danseurs et danseuses deviennent célèbres, la Goulue, Miss Jenny, Grille d’égout, Serpolette, Nini Pattes-en-l’air qui ouvrira une école de Cancan, La Môme Fromage, Valentin le Désossé, Jane Avril dite Jeanne la Folle...

    Des artistes y trouvent leur inspiration, en particulier Henri de Toulouse Lautrec, qui immortalisera ces scènes colorées et ces danseuses, en particulier La Goulue.

           10 Juin 2011 Photo moulin Rouge La Goulue

     La Goulue, de son vrai nom Louise Weber, voit le jour à Clichy-la-garenne le 13 juillet 1866, dans une famille juive d’Alsace. Sa mère tenait une blanchisserie à Clichy.

    La petite histoire dit qu’elle empruntait les vêtements des clientes pour ses sorties. Dansant dans de petits bals de banlieue, Louise Weber devint rapidement grâce à son mentor, Charles Desteuque, une personnalité populaire, aimée à la fois pour ses dons de danseuse et pour sa charmante attitude pleine d’audace.

    Despres, les frères Oller et Charles Zidler la lancèrent dans le cancan. Lorsqu’elle dansait le quadrille naturaliste, elle taquinait l’audience masculine par le tourbillon de ses jupes à volants relevés qui laissaient entrevoir sa culotte, et de la pointe du pied, elle faisait voler le chapeau d’un homme. Son premier mentor et son habitude de vider les verres des clients, tandis qu’elle passait à leurs tables, lui valut le surnom de « La Goulue ».

    En 1893, elle fut la première vedette à inaugurer la scène de l’Olympia, fondé par Joseph Oller. Elle est en quelque sorte la marraine de spectacle de toutes les stars qui mettront par la suite leurs pas dans les siens.

    Au Jardin de Paris, elle apostropha le Prince de Galles, futur Edouard VII : « Hé, Galles ! Tu paies l’champagne ! C’est toi qui régales, ou c’est ta mère qui invite ? » Lorsqu’elle loua un somptueux hôtel particulier, avenue des Champs-Élysées, elle était la star la mieux payée de son époque.

    La Goulue arrivant au Moulin Rouge Riche et célèbre, en 1895 elle décida de quitter le Moulin Rouge et À Montmartre, elle rencontra Pierre-Auguste Renoir, qui l’introduisit dans un groupe de modèles qui gagnaient un supplément d’argent en posant pour des artistes et des photographes. Achille Delmaet, compagnon de Marie-Juliette Louvet, qui devint célèbre plus tard, fit de nombreux nus-photos de la Goulue.10 juin 2011 Photo Moulin Rouge La Goulue affiche

      Le 6 avril, elle passa commande à son ami Lautrec de panneaux décoratifs pour orner sa baraque de danseuse orientale. En décembre 1895, elle accoucha d’un fils, Simon Victor, de père inconnu (« un prince », disait-elle...). Un modeste forain l’adopta et lui donna son nom. En 1898 elle se produit chez Adrien Pezon qui lui apprend à dresser les lions.

    En 1900, à la mairie du XVIIIe arrondissement de Paris, la Goulue épousa le magicien Joseph-Nicolas Droxler (né à Paris le 24 mars 1872, domicilié rue de Belfort à Paris). Il devint dompteur. Le couple habitait 112, boulevard Rochechouart (XVIIIe arrondissement).

     

    Bonne fourchette et alerte buveuse, souffrant de rétention d’eau, La Goulue est décédée à l’hôpital Lariboisière le 29 janvier 1929. Quand elle mourut, elle était domiciliée à Saint-Ouen, dans sa roulotte située 59, rue des Entrepôts. Elle fut enterrée presque sans témoin, mais en présence de Pierre Lazareff, alors âgé de seize ans, et attaché à la direction artistique du Moulin-Rouge, au cimetière de Pantin. Grâce à son arrière-petit-fils Michel Souvais, elle fut exhumée en 1992, et le maire de Paris, Jacques Chirac, ordonna le transfert de ses cendres au cimetière de Montmartre. L’inauguration de son nouveau tombeau fut faite en grandes pompes, avec tous les honneurs des associations montmartroises, de la République de Montmartre, Paris-Montmartre et du Moulin Rouge. Le garde champêtre Anatole et sa compagne, Mick la cantinière, étaient présents, ainsi que Michel Souvais qui prononça l’oraison funèbre. Les fameux petits « poulbots », la chanteuse-danseuse LaToya Jackson, alors à l’affiche du fameux Moulin-Rouge, dirigé par Jacki Clérico, les télévisions et la presse internationale, ainsi que d’eminentes personnalites et deux mille personnes, assistaient à cette cérémonie.

    10 Juin 2011 Photo Moulin Rouge La Goulue tombe

      «  C’est la Goulue qui inspira Lautrec ! » disait l’actrice Arletty, dont Michel Souvais était le secrétaire bénévole.

    La Goulue est décédée le 29 janvier 1929. Ici la tombe de Louise Weber-la Goulue, au cimetière de Montmartre. Sa tombe est toujours fleurie. 

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